La compréhension des relations entre biodiversité et fonctionnement des écosystèmes est devenue un enjeu majeur en écologie. Cette problématique est d'autant plus importante que les activités anthropiques affectent à la fois la biodiversité, le fonctionnement des écosystèmes et leurs relations complexes. Déterminer les conséquences de celles-ci est donc crucial si l'on veut relier les perceptions théoriques et appliquées de l'écologie en matière de compréhension et de prédiction de l'effet des activités anthropiques sur les écosystèmes. En effet, la biodiversité joue un rôle fondamental dans les écosystèmes par des effets structurels et fonctionnels forts et procure une assurance de stabilité contre les fluctuations environnementales d'origines naturelles et anthropiques. Cependant, la perception des effets fonctionnels de cette biodiversité ne pourra se faire que si le rôle de la variabilité intraspécifique, autre source à part entière de diversité fonctionnelle, est pris en compte.
Les écosystèmes aquatiques sont une grande source de biodiversité, de bien-être pour la société (loisirs, eau potable) et de richesses économiques (granulats, services écologiques comme l'autoépuration). Paradoxalement, ce sont également les écosystèmes plus dégradés de la planète par les activités anthropiques et leurs effets indirects comme les invasions biologiques. Dans le cadre de ce projet qui associera de manière novatrice écologie évolutive et fonctionnelle, nous proposons d'étudier spécifiquement le rôle de la variabilité interindividuelle au sein des espèces invasives d'eau douce (poissons et macroinvertébrés) sur le fonctionnement des écosystèmes.